Rien ne va plus ! Alors que Porsche et Volkswagen devaient négocier aujourd’hui les modalités de leur fusion, le groupe de Wolfsburg a annoncé hier l’annulation des discussions prévues aujourd’hui avec Porsche. Un épisode de plus dans le feuilleton mouvementé de l’union de ces deux mastodontes automobiles allemands.
Si au départ il était prévu que les deux groupes coexistent sous la forme d’une holding, les deux parties ont décidé de fusionner il y une dizaine de jours, principalement à cause de l’endettement de Porsche. Une solution qui ne sied pas aux dirigeants de Volkswagen. Officiellement, la marque de Wolfsburg estimerait « qu’il manque chez Porsche plusieurs conditions fondamentales pour permettre les discussions ». En réalité, selon le magazine allemand Spiegel, Ferdinand Piëch, président du Conseil d'administration de Volkswagen, souhaiterait faire baisser le prix d’acquisition de Porsche, ce à quoi le groupe de Stuttgart s’oppose vivement bien entendu.
Selon le Premier Ministre du Qatar, l'émirat envisagerait sérieusement de prendre une participation dans Porsche.
C'est dans une déclaration au journal local Al-Arab que le Cheikh Ahmad bin Jassem al-Thani a fait part des volontés de son pays d'entrer au capital du manufacturier de Zuffenhausen.
Notez que ça ne serait pas le premier rapprochement entre un pays du Golfe et un constructeur occidental. Ainsi récemment l'émirat d'Abu Dhabi, via la société Abar Investment, a déboursé 2,72 milliards de dollars pour acquérir des parts de Daimler. Devenant au passage le premier investisseur individuel du géant allemand.
Depuis 2007, deux sociétés koweïtiennes, Investment Dar et Adeem Investment, sont également au capital d'Aston Martin.
> la demande d'un crédit public ne sera pas accordée pour l'instant
Porsche, en difficulté après le rachat partiel de Volkswagen, a confirmé avoir demandé un crédit auprès d'une banque publique, mais ne l'obtiendra pas pour l'instant, selon le ministère de l'Economie.
"Porsche a fait une demande de crédit auprès de la KfW", banque publique allemande, a déclaré à l'AFP un de ses porte-parole.
Mercredi soir, le comité constitué par le gouvernement allemand pour examiner ces demandes s'est réuni et il a pour l'instant refusé ce crédit, a-t-il ajouté.
"Pour cette demande, il était trop tôt pour décider", a aussi indiqué un porte-parole du ministère interrogé par l'AFP.
Mais, contrairement aux informations parues dans le quotidien Handelsblatt, il ne s'agit pas des aides publiques prévues dans le fonds d'aide aux entreprises, a avancé Porsche.
Le gouvernement allemand a mis en place un fonds doté d'un budget de 100 milliards d'euros dans le cadre de son plan de relance, qui peut accorder des garanties ou des crédits.
Porsche demande à la KfW, un organisme publique, un crédit d'environ 1 milliard d'euros, ont indiqué jeudi des sources à l'AFP.
Le spécialiste des voitures de sport luxueuses cherche depuis des semaines à obtenir 2,5 milliards d'euros de crédits supplémentaires, après avoir déjà bénéficié récemment de 10 milliards pour financer le rachat très coûteux de 51% de Volkswagen.
Ses dettes qui s'élèvent déjà à 9 milliards d'euros l'ont contraint à renoncer au rachat complet de VW et Porsche doit désormais négocier une fusion entre les deux groupes.
Une fusion serait la solution la plus réaliste, au regard de la différence de taille entre les deux groupes, juge M. Wulff. "C'est le chien qui dit à la queue de remuer, pas l'inverse", a-t-il déclaré au Handelsblatt.
Porsche a subi à la fois la crise financière, la chute des ventes automobiles et sous-estimé "l'entêtement" de la Basse-Saxe à conserver son droit de veto, selon le conservateur (CDU).
Pour lui, les familles héritières Porsche et Piëch qui contrôlent Porsche sont "très bienvenues" comme actionnaires de VW. Il a aussi répété qu'il était ouvert à l'arrivée d'un troisième grand actionnaire "arabe".
La famille Porsche/Piëch s'est dit prête à faire entrer un investisseur extérieur. Selon la presse, elle discute avec des fonds du Qatar et d'Abou Dhabi. Ce futur actionnaire pourrait prendre "30%" du futur groupe Porsche/VW, estime M. Wulff, pour qui la Basse-Saxe peut alors conserver ses 20% et Porsche ses 50%.
Le constructeur de voitures de sport allemand Porsche, très endetté, a confirmé lundi avoir été contraint d'emprunter 700 millions d'euros à sa filiale Volkswagen.
Selon le magazine Der Spiegel de lundi 25 mai, Porsche a dû demander ce crédit à Volkswagen en mars pour éviter une faillite. A cette période, il peinait à obtenir 10 milliards d'euros de crédits auprès des banques, a seulement concédé le porte-parole.
Porsche les a finalement obtenus mais il cherche d'urgence 2,5 milliards supplémentaires. "1,75 milliard manque encore, nous négocions avec plusieurs banques, dont la KfW", a affirmé lundi Porsche.
La banque publique allemande KfW avait refusé de l'accorder dès la semaine dernière, estimant qu'il était encore trop tôt pour décider.
Porsche s'est beaucoup endetté --à hauteur de 9 milliards d'euros-- pour racheter 51% de Volkswagen et il a été contraint de renoncer à prendre le contrôle total du constructeur généraliste, pour négocier une fusion.
Les grands axes du futur groupe devaient être dévoilés début juin. Mais les tensions sont si vives entre les deux groupes que plus aucun calendrier n'est désormais fixé.
> le Qatar prêt à aider Porsche à prendre le plein contrôle de VW
Le Qatar serait prêt à aider le constructeur automobile Porsche à prendre le plein contrôle de Volkswagen, assure le magazine allemand Focus à paraître lundi.
L'émir du richissime pays gazier a donné son accord verbal au patron de Porsche Wendelin Wiedeking pour une prise de participation par l'intermédiaire du fonds d'investissement public Qatar Investment Authority (QIA), rapporte le magazine.
L'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, avait récemment indiqué à la presse qu'il souhaitait investir dans l'industrie allemande.
"Nous allons investir avec certitude dans l'industrie automobile allemande", avait-il affirmé en avril à l'hebdomadaire allemand Spiegel, une semaine après l'entrée d'Abou Dhabi au capital du constructeur automobile Daimler.
Porsche s'est lourdement endetté en rachetant 51% de Volkswagen et a dû pour le moment renoncer à en prendre totalement le contrôle. L'arrivée d'un nouvel actionnaire pourrait permettre au constructeur d'automobile de luxe d'accéder à des capitaux frais.
Selon Focus, la QIA pourrait investir soit dans Volkswagen, soit dans Porsche.
Christian Wulff, le chef du gouvernement de l'Etat régional allemand de Basse-Saxe, qui est également actionnaire du constructeur Volkswagen, a affirmé n'avoir aucune objection à voir le Qatar entrer au capital.
"Depuis le début j'ai envisagé une telle solution", a affirmé M. Wulff, cité par Focus.
Les propriétaires de Porsche sont proches d'un accord qui prévoit la création d'un groupe automobile intégré réunissant Volkswagen et le constructeur de voitures de sport surendetté, affirme jeudi le Financial Times Deutschland.
Les familles Porsche et Piëch se sont accordées "sur le principe" d'un modèle prévoyant la reprise par Volkswagen de 49% du créateur des célèbres 911, écrivent le FTD et le Financial Times sur la foi de sources proches du dossier.
Aucune décision formelle n'a pas encore été prise, ajoutent-ils néanmoins. Les deux groupes doivent tenir des réunions de leur conseil de surveillance le 23 juillet pour se prononcer sur le sujet.
Le prix que paiera le constructeur généraliste reste ouvert. A l'origine, il avait proposé quelque 4 milliards d'euros, rappellent les quotidiens.
Les familles auraient aussi convenu d'ouvrir le capital du groupe intégré à naître à un investisseur extérieur. Le Qatar, qui est intéressé, pourrait racheter un paquet de quelque 20% d'options sur actions Volkswagen que détient Porsche, valorisées à environ 5 milliards.
L'émirat deviendrait ainsi le troisième grand actionnaire de la nouvelle entité, derrière les familles Porsche et l'Etat régional de Basse-Saxe (nord), qui détient quelque 20%.
Si ce plan s'impose, il consacrerait la victoire de Ferdinand Piëch, à la fois co-propriétaire de Porsche et président du conseil de surveillance de Volkswagen, et la défaite du patron de Porsche, Wendelin Wiedeking, qui lutte depuis des semaines pour préserver l'indépendance du fabricant de Stuttgart (sud-ouest).
M. Wiedeking a endetté son groupe à hauteur de 9 milliards d'euros en rachetant 51% de Volkswagen. A court de liquidités, il a dû renoncer à en prendre le contrôle total comme prévu à l'origine.
Le FTD affirme qu'il est en train de préparer son départ. La veille, un porte-parole de Porsche a formellement démenti l'information d'une démission éminente du responsable, annoncée par le magazine WirtschatfsWoche (AFP).