Même avec une longue expérience des voitures, c'est un grand moment d’aller prendre possession de sa nouvelle Turbo. Le long délai de livraison doit certes jouer un rôle, mais ce n’est pas tout, la Turbo reste un modèle mythique, et quand il s’agit de sa première on ne peut qu’être ému.
L’engin était recouvert d’une housse, la classe, de la retirer ajoutait encore à l’émotion. Aucune déception au moment de l’effeuillage, bien au contraire, elle brillait de mille feux dans sa livrée gris météor/bleu lac, tout en harmonie, des couleurs criardes auraient rompu le charme.

La signature du Dr. Ing. h.c. F. Porsche AG s’affiche discrètement au milieu du capot moteur, tout simplement "Turbo", on aurait pu ajouter « magique. » Ceux qui ne jurent que par des voitures aux lignes épurées doivent passer leur chemin, ici c’est tout le contraire, des ouvertures partout, des ailes arrière fortement proéminentes, un immense aileron biplan, des porte-à-faux majestueux imposés par les contraintes du
crash test et le moteur arrière, un empattement inhabituellement court; elle est surtout impressionnante vue de l’arrière, très large, très basse, l’habitacle curieusement étroit par rapport aux ailes, deux énormes sorties d’échappement et toujours cet aileron qui en jette. Le plus incroyable, ce sont les fameuses et énormes jantes
black-chrome tant décriées, incroyablement belles et qui ajoutent encore à la bestialité du monstre. On ne saurait passer sous silence les rétroviseurs extérieurs, étudiés pour créer un appui aérodynamique et dévier les éclaboussures des vitres latérales, ni les diodes LED avec les minuscules anti-brouillard qui font très
high tech.. Encore un mot du spoiler avant, il est presque au ras du sol et il vaut mieux en tenir compte dans les descentes des parkings souterrains et sur les ralentisseurs, par sa faute la voiture perd de sa polyvalence et ne se prête pas vraiment aux voyages itinérants.

L’essuie-glace arrière s’intègre beaucoup mieux que sur les modèles précédents à tel point qu’on ne le remarque pratiquement pas, son aérodynamique a également fait l’objet d’une étude en soufflerie et quoi qu’on dise il est fort utile en quittant l’Hypromat et en cas d’intempéries (c’est une option gratuite.)
Le capot avant est en aluminium donc très léger. La capacité du coffre est moyenne, à peine réduite par rapport à celui d’une 997 propulsion et bien suffisante pour partir en voyage à deux, surtout avec le volume d’appoint disponible derrière les sièges avant. Les places arrière conviennent d’ailleurs à des enfants jusqu’à 14 ans, ce qui est bien pratique pour les jeunes pères de famille ne voulant pas renoncer à leur voiture de sport. Il vaut mieux se passer du changeur de CD figurant sur la liste des options, car mal placé il compromet la capacité du coffre.

Le capot moteur en fibre de verre est alourdi par l’aileron, en le soulevant on ne voit pas grand-chose du moteur implanté très bas, mais les périphériques sont impressionnants et la qualité perçue inimaginable. En conduisant, l’aileron est visible dans le rétro intérieur quand il est déployé, ce qui n’était pas le cas avec la 997 C2 S, je trouve très utile de connaître sa position en permanence. Personnellement je le bloque en position haute dès je quitte la ville pour éviter des va-et-vient continuels.

Ouvrons maintenant les portières, immenses mais sensiblement allégées par rapport à la 996 par simplification structurelle et utilisation d’aluminium. Leur grandeur pose parfois problème quand on est près d’un obstacle, l’ouverture étant alors tout juste suffisante pour sortir de la voiture, surtout qu’on est assis très bas et qu’il faut encore enjamber un seuil particulièrement large et haut. Les sièges sport (en option gratuite) sont allégés par rapport aux sièges adaptatifs (tant mieux) et tant leur confort que leur maintien latéral sont irréprochables. Le seul réglage électrique est celui de l’inclinaison du dossier et c’est bien suffisant. Le siège est aussi réglable en hauteur grâce à une manette dans laquelle on se prend régulièrement le revers du pantalon. Les sièges avant sont curieusement décalés vers le centre de la voiture, ça tient à son architecture générale mais pose parfois des problèmes à la gare de péage, le bras n’étant pas assez long pour introduire la carte bancaire dans la fente. Vous êtes bien empruntés car le muret rend l’ouverture de la portière impossible et vous ne pouvez pas reculer à cause des véhicules attendant leur tour derrière vous. J’avais pensé me servir d’une pince à linge mais j’ai finalement trouvé la parade absolue, à savoir le badge
LiberT.
L’intérieur est d’un luxe inouï, du cuir surpiqué partout, souligné par des garnitures d'alu brossé omniprésentes du meilleur effet, des moquettes aussi épaisses que le portefeuille d’un banquier et un ciel de toit en Alcantara.

Les compteurs sont judicieusement disposés, d’une lisibilité exemplaire, l’affichage de la vitesse instantanée est numérique, un must !

Le fonctionnement de l’ordinateur de bord est assez intuitif tout comme celui du GPS; le volant, réglable tant en hauteur qu’en profondeur, est particulièrement réussi sur le plan esthétique, un mélange de cuir et d'alu brossé, l'existence de
l'airbag ne se devine même pas ! Sa jante épaisse (en option) procure une bonne prise, les diverses manettes satellites n’interfèrent pas avec le déplacement des mains. L’ordinateur de bord indique la pression du turbo, celle des pneus, la consommation d'essence moyenne, le niveau d’huile (il nous avertit gentiment quand il est bas), l’autonomie restante et gère encore un tas d’autres fonctions. On ne peut vraiment pas s’en passer. Le PCM, ou Porsche Communication Management, équipe désormais toutes les Porsche Turbo. C’est l’unité centrale commandant les fonctions radio et CD, le pilotage de l’ordinateur de bord et la navigation. Il gère aussi l’affichage des paramètres du Pack Sport Chrono Plus.
De multiples options sont bien sûr disponibles, celles qui me paraissent incontournables sont l’essuie-glace arrière, l’assistance parking (arrière), l’overboost, le différentiel arrière à glissement limité, les sièges sport et le volant sport à jante épaisse. Les sorties d’échappement en acier chromé m’ont été offertes gracieusement par l’usine. Le Bose est de série.
Qu’écrire de plus ? Dans le prochain article il sera question d’un essai longue durée (12'000 km) au volant de ce fabuleux engin.
Voili voilou !
BS